lundi 4 février 2008

Les instants Nutella

Tout est parti un matin, au bureau, autour d'un Nutella en pot, acheté par l'équipe pro, d'un message de notre Véro :

ce matin, j'ai envie de partager avec vous ce texte de Grand corps malade chanté par Idir. Par ce qu'il y a des choses qu'on ne dit pas...


Lettre à ma fille

[Idir/Grand corps malade] 2007



Comme tous les matins, tu es passée devant ce miroir,

Ajusté ce voile sur tes cheveux, qui devra tenir jusqu'à ce soir ;

Tu m'as dit au revoir d'un regard, avant de quitter la maison ;

Le bus t'emmène à la fac, où tu te construis un horizon.



Je suis resté immobile, j'ai pensé très fort à toi ;

Réalisant la joie immense de te voir vivre sous mon toit ;

C'est vrai, je ne te l'ai jamais dit -ni trop fort, ni tout bas-

Mais tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.



Je t'ai élevée de mon mieux, et j'ai toujours fait attention

À perpétuer les règles, à respecter la tradition ;

Comme l'ont fait mes parents (crois moi sans riposter)

Comme le font tous ces hommes que je croise à la mosquée.



Je t'ai élevée de mon mieux comme le font tous les nôtres

Mais était-ce pour ton bien ? Ou pour faire comme les autres ?

Tous ces doutes qui apparaissent et cette question affreuse :

C'est moi qui t'ai élevée, mais es tu seulement « heureuse » ?



Je sais que je suis sévère, et nombreux sont les interdits :

Tu rentres tout de suite après l'école et ne sors jamais le samedi ;

Mais plus ça va et moins j'arrive à effacer cette pensée :

« Tu songes à quoi dans ta chambre, quand tes amis vont danser ? à»



Tout le monde est fier de toi, tu as toujours été une bonne élève ;

Mais a-t-on vu assez souvent un vrai sourire sur tes lèvres ?

Tout ça je me le demande, mais jamais en face de toi ;

Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas



Et si on décidait que tous les bien-pensants se taisent ?

Si pour un temps on oubliait ces convenances qui nous pèsent ?

Si pour une fois tu avais le droit de faire ce que tu veux,

Si pour une fois tu allais danser en lâchant tes cheveux



J'veux qu'tu cries, et que tu chantes à la face du monde !

Je veux qu'tu laisses s'épanouir tous ces plaisirs qui t'inondent ;

J'veux qu'tu sortes, j'veux qu'tu ries, j'veux qu'tu parles l'amour ;

J'veux qu'tu aies le droit d'avoir 20 ans,

Au moins pour quelques jours



Il m'a fallu du courage pour te livrer mes sentiments,

Mais si j'écris cette lettre, c'est pour que tu saches, simplement,

Que je t'aime comme un fou, même si tu ne le vois pas,

Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.



…et puis la graine a germé dans nos cœurs :

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C’est vraiment un très beau texte. D’ailleurs, j’adore Grand Corps Malade.
Mais j’ai fais une découverte terrifiante sur le site et je compte bien vous la faire partager.
Allez cliquer sur la lettre I (en bas du message) et regardez l’album présenté en 10ème place.

P.

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‘tends Véro… Merci pour ce bô partage.


(Là tout de suite, j’ai comme un chiffon dans le fond de la gorge, un truc qui gêne mon cœur ému. Alors venez pas me voir dans mon buro, ne téléphonez pas. Le temps de chasser quelques visions, quelques souvenirs perso, et des projections de maman à présent.

Musulmans, catholiques, protestants, bouddhistes, …., peu importe. Cultivons la culture du « dire » à nos proches, à ceux qu’on aime.

Alors je me lance : à vous toutes et tous, qui faite partie de mon quotidien, qui partagez mes rires et mes blues aussi, qui accompagnez ma vie de 9 h00 à 17 h30… Vous m’êtes importants, et chacune et chacun avez ce je ne sais quoi d’attachant. Autant de vies, chacune et chacun riches de vos parcours, de votre bagage émotionnel plus ou moins lourd, pas souvent déballé, parfois révélé, ou que vous laissez deviner.

Autant de vies que j’aime, comme autant d’étoiles que j’accroche dans le ciel de la vie. Restez ce que vous êtes : brillez de cette flamme qui vous anime, avec vos fous rires et vos coup de gueule.


Béné, Véro, Séb', P., C., A., Chris'et Gwen'… je vous aime comme ça.


Elle

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Voila, y’avait déjà ce texte bouleversant et toi qui en remets une couche dans l’émotion.

Mais tu as raison, il y des choses qu’il faut dire tant qu’on en a le temps, pour ne pas regretter de ne pas l’avoir fait. Je sais, c’est pas très clair, mais ma vue se brouille un peu.

Moi aussi je vous aime.

P.

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Moi, mon problème c’est que les mots n’arrivent pas à sortir et qu’ils restent nichés au creux de mon ventre… mais je n’en pense pas moins !

Véro

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ton petit mot me touche, Elle,

Moi aussi, si je devais me livrer à vous, je commencerais par dire que je parle souvent de vous à ma fille, comme si vous étiez un peu de ma famille quelque part une place dans mon coeur est occupée par vous et cela me fait du bien, je vous l'avoue. Je vous aime simplement, je vous aime comme une maman au moindre regard, je m'inquiéte pour vous, j'ai les larmes à présent quand je pense à vous, je veux tellement que l'on soit heureux ensemble. Cela est super, Hyper important pour notre Moi. JE VOUS AIME

A.

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Un grand merci à toi Véro. de nous avoir secoué les tripes ce matin. Ton partage - des choses qu'on ne dit pas - est allé droit dans mon coeur.

Ainsi, je ne peux m'empêcher de vous faire à tous et toutes un confidence : je connais (presque) parfaitement IDIR, depuis 1978, où je l'ai vu en concert à Bordeaux pour la première fois. A l'époque, il était expulsé de son pays d'origine (l'Algérie kabyle), compte tenu de son "engagement" au travers des paroles dans ses chansons.

Depuis, j'ai toujours suivi son itinéraire, parce que ses paroles m'ont toujours interpellée et ....que j'ai partagé ma vie avec la Kabylie pendant de nombreuses années. Deux enfants en sont nés. (je ferme à présent la parenthèse - perso -).

J'ai revu IDIR en concert il y a deux ans. Il a non pas chanté, mais partagé avec le public, en racontant comme une histoire, les paroles de - A ma fille - . Le public était scotché....mes deux grands enfants et moi avec.

IDIR est en concert demain soir à Marseille. Je suis sûre que ça va être grandiose. Si certains ou certaines ne connaissent pas n'hésitez pas à écouter ses chansons, vous ne serez pas déçu(e)s. N'hésitez pas à aller le voir en concert si vous en avez l'occasion.

Autre chose : Je vous conseille également l'excellent film de Yamina Benguigui "MEMOIRES D'IMMIGRES", sur fond de musiques et chansons de IDIR. Je l'ai à votre disposition si vous le souhaitez.

Voilà, ces quelques mots pour vous, avec l'émotion à fleur de peau.

Encore Merci Véronique.

B.
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Mais euh, je suis tout émoustillé moi !
Ca fait plaisir vos petits messages…
Ca donne envie de prendre le cap, courir, sauter et chanter l’amour, tous nus sur la pelouse (euh non là je m’égare)

Vos messages ont fait grandir mon sourire, qui vous en remercie…

Quant à ce que je pense de vous toutes, sachez que si je viens ici le matin, beh ce n’est pas pour le boulot…

Séb'

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Je vous dis à tous pour ces mots qui me touchent et comme disait Jean Cocteau : le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif et son futur est toujours conditionnel.

Gwen'

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Mis bout à bout, nos mots , nos rires, nos sourires, nos perles d’émotion dans les yeux, sont comme une page du livre de la vie. Un grand cadeau que nous nous offrons aujourd’hui, avec séance de dédicace.

C’est sans doute ça les instants Nutella…

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