lundi 9 juillet 2007

Le mur idéal

Le mur idéal dans le regard:

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(Samedi dernier, le mur idéal c'était celui d'une cabane de pêcheur, à la Teste de Buch. S'y appuyer, et regarder le port, les pinasses. Respirer le parfum de la marée et de la vase. Celui des coquilles d'huîtres séchées, vidées, brisées, et l'odeur forte des filets de pêche.)




le mur

Quand j'étais petite, je rêvais du jour où je serais assez grande pour faire le mur.

Plus tard, je me suis heurtée à ce que j'imaginais n'être jamais que des portes à ouvrir avec une clé. La clé. Il fallait seulement que je la trouve, que je choisisse la bonne, et que j'ouvre la bonne porte si d'aventure elle n'était pas entr'ouverte.

Et puis mes yeux se sont cognés, mes doigts se sont blessés: les portes n'étaient que des trompe-l'oeil, dissimulant le béton d'un mur infernal. Gris, triste, d'une hauteur inaccessible.

Je suis alors restée un instant. A ses pieds. Je m'y suis lamentée.

Je n'aime pas les murs. Je les déteste.

Le mur idéal? Ce serait celui au travers duquel on puisse passer, comme le passe-muraille. Ce serait celui qui s'enfoncerait d'un coup de poing, comme du papier mâché, au lieu de me blesser les mains. Ce serait celui qui se ferait translucide, comme une baie vitrée immense et longue à l'infini, jamais opaque ni laiteuse, au travers de laquelle je pourrais entrevoir. Ce serait celui qui saurait être solide tout de même pour les instants de fatigue, lorsque la route est trop longue, trop dure, et qu'on ne trouve pas d'épaule pour s'appuyer. Ce serait un guide éclairé, qu'on frôlerait de ses doigts, en suivant son tracé, pour ne pas se perdre dans ce noir trop sombre. Il y aurait des niches où des photophores brilleraient, pour qu'on puisse toujours se repérer. Ne pas se perdre tout à fait et disparaître corps et âme dans l'amertume poisseuse d'une vie de crasse. Le mur idéal? Il serait tout ça à la fois. Il se ferait murette charmante, lorsqu'on se ballade dans certains petits villages si anciens qu'il n'y a plus que les pierres, les mousses et les fleurs d'un jardin de curé pour parfumer vos narines. Le mur idéal? Il serait impalpable mais matériel pourtant. Comme une membrane. Comme une poche. Peut être comme celle du ventre de la mère. Peut être.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh la chance...ca me plait, ce mur idéal ;-)

Anonyme a dit…

Je dois vraiment être très ... parce que j'avais compris le mur contre lequel on s'explose ...
Je préfère largement le tien quand même !

Anonyme a dit…

A gujan-Mestras, à une époque il y avait beaucoup de mulets. Le poisson. Pas le collègue de toute l'année. Ouf !
Et après le rosé, en plein cagnard, notre mur c'était le Pyla. Juste pour doubler tous les crachoteux, accélérer la digestion et profiter de la vue d'un véritable été sur l'océan infini et le sable encore pire...

elleva a dit…

@déjà5heures: merci à toi. Ce qu'il y a de bien avec le collectif, c'est précisément que l'on peut partager ses idéaux, ces coups de coeur, et les faire aussi évoluer pour grandir. Tant que rien n'est institutionnalisé. Lorsque l'on commence à mettre des cadres organisationnels, on rentre dans un système Et là... Les murs, les cloisons, commencent à pousser à vitesse vertigineuse. Gardons nos yeux ouverts. Tout grand!!

@ Kinishao: merci pour ta visite. Y'a pas grand chose à voir sur le support blog. J'expérimente plutôt en ce moment l'oeil droit demodigliani (tourné vers l'intérieur)...

@well: ce week end du 13/14 juillet, c'est le port de Laros qui est en fête. Je n'irai pas mais ça m'aurait plu. Tu vois, ton mur de sable délicieux, je l'aime aussi. Surtout arrivé en haut de la dune: on embrasse tout l'esapce. Comme si l'océan et le ciel t'appartenaient. Ils débordent de tes bras ouverts pour les embrasser. 1, 2 , 3 : Go! On se jette à toute vitesse en courant, roulant, déboulant pour descendre la dune et toucher l'océan là.. tout près.. qui caresse les pieds de la Belle de Sable.

Bridget a dit…

Suis rentrée... Ai bien fait de pousser la porte dis donc, j'avais un peu peur suite à ton comm pendant mes vacances, mais tu es toujours là, ouf ! L'incendie ne t'a pas détruite toi, c'est l'essentiel...
La foudre est tombée près de chez moi aussi (au sens propre cette fois), mais le beau temps est revenu... et les blogs continuent ;-) !

Dine a dit…

je retrouve ton chemin! enfin!