tag:blogger.com,1999:blog-53270369800296119692024-03-13T08:34:19.560-07:00ellevacarnet de routeellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.comBlogger19125tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-85412262588124045452008-05-06T13:25:00.000-07:002008-05-06T13:33:50.756-07:00Silence, j'ai du taffBric à brac de mots. Bousculades de pensées, désirs, voeux pas réalisés, d'autres possibles, echecs mal programmés, virages de vie pas commandés. Ou peut être que si. Parfaitement téléguidés. Par qui, par quoi, n'est pas la bonne question. Libre arbitre pour s'motiver, avancer ou reculer, sur un fil de vie mal identifié. Des bouquins de philo de vie to take a ticket for the A(live) Train, à jeter.<br /><br />Ma poubelle déborde. Tri. Même pas sélectif. Jeter, foutre au feu. Vider. Pêle-mêle. <br />Je grand nettoyage de printemps, et tout bazarder.<br /><br />Au moins, c'est (encore) bon de respirer, avant que Monsanto ne finisse le sale boulot commencé.<br /><br />J'ai du taff.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-53869804054642604272008-02-26T05:10:00.000-08:002008-12-12T00:55:22.496-08:00"Quand on est dans son bain" (Impromptus littéraires)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEix-KJMKP_yfyNNLL0iUIsK7-XWHRtw78D5-uNcMGny5FNxeSc-IC_laKZxDwLbCLk2WtreZhXgQOcYhixjzlg_vygj7weYmfOJ99VSiOMqYQUUmbaYgzTQGmMw8n_UGZdDh8J_5uwZmM_8/s1600-h/savons.JPG"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEix-KJMKP_yfyNNLL0iUIsK7-XWHRtw78D5-uNcMGny5FNxeSc-IC_laKZxDwLbCLk2WtreZhXgQOcYhixjzlg_vygj7weYmfOJ99VSiOMqYQUUmbaYgzTQGmMw8n_UGZdDh8J_5uwZmM_8/s400/savons.JPG" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5171277436108502754" /></a><br /><br />Elle - Quand on est dans son bain<br />Par Les Impromptus, mardi 19 février 2008 à 11:26 :: Quand on est dans son bain :: #3383 :: rss <br /><br /><br /><br />A c'qu'on est bien quand on est dans son bain.<br /><br />PSHHHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii<br />(ouverture du robinet)<br /><br />VROULOU VROULOU VROLO VROLO<br />Mitigeur. Tiède à chaud/très chaud. Je prends mon bain comme si j'étais au hammam: très suffocant de chaleur sénégalaise.<br /><br />VRILI VRILI VRILI<br />Réduction du débit d'eau<br /><br />SplotCh !<br />Fermeture du robinet<br /><br />ZIP<br />Fermeture éclair glisse jusqu'aux reins<br /><br />FRISHI FRIshi frishi vzitt<br />Tissus froissés tombant au pied<br /><br />GNIK GNIK<br />Pieds nus sur le carrelage. Pourquoi as-t-on toujours cette désagréable sensation des orteils qui adhèrent à la surface glacée?<br /><br />- "brrrrr..." (j'ai un peu froid)<br /><br />-"OUCH LAaaaa! ch'est Chôooooo..!!!"<br /><br />Wak WINK WAK <br />Bruit de l'émail frotté: tentative d'installation dans la baignoire d'eau brûlante<br /><br />VOUTCH<br />Installation héroïque<br /><br />- "oufffffffffchooooo"<br />Absorption presque silencieuse du choc thermique. Je me dis toujours qu'un de ces 4, je vais mourir d'une Hyper cuisson.<br /><br />Plic plic plic fliketi fliketi<br />Petits orteils s'amusent à cache-cache<br /><br />Pluc Pluc Pluc fluketu fluketu<br />Doigts des mains qui "plicottent" et font "DES RONDS DANS L'EAU").<br /><br />Plisss<br />Fermeture des yeux qui ne voient même plus les bougies allumées<br /><br />-"Mmmmmmmmmmmmmmmmmmm......."<br /><br />Laissez reposer.<br /><br />TEMPS MORT de 1 heure<br /><br />Je médite...<br />Je rêve....<br />Je suis un poisson qui nage nage nage...<br />Je deviens oiseau qui vole vole vole dans le nuage de la vapeur d'eau chaude.<br />Je pars aux Hammam de la Mosquée de Paris.<br />Je m'embarque dans une bulle bleue. Je deviens la bleue Neptune...<br />Je décroche la Lune et atterris à Syracuse. Les jardins de Babylone se suspendent en terrasses sur toits devant moi...<br />M'appellent de leurs parfums merveilleux....<br /><br />PAN BADABZIiiinG' CHTRAK PLATSXXX !<br />Ecroulement des jardins suspendus de Babylone<br /><br />Plastsss Platsss<br />Ouverture tout grand des yeux collés de brouillard parfumé d'huiles essentielles<br /><br />Tic Tic<br />Clignotis d'yeux et oreilles tendues<br /><br />Sortie précipitée de la baignoire délicieuse, douce de mes rêves brisés.<br /><br />Je ne verrai pas Syracuse ni les jardins de Babylone: les sabots de la baignoire ont largué les amarres. Et c'est heureux encore: j'ai évité le mauvais rôle de Noé dans une piètre série télévirtuelle - le Déluge dans la salle de bain (saison inédite).<br /><br />Le carnet où lire Elle<br /><br /><br /><br /><br />Trackbacks<br />Aucun trackback.<br /><br />Les trackbacks pour ce billet sont fermés.<br /><br />Commentaires<br />1. Le mardi 19 février 2008 à 11:33, par Tisseuse<br /><br />c'est très chouette !<br />ton texte, rythmé par toutes tes onomatopées, me donnait l'impression de te suivre dans tes moindre faits et gestes<br />je devenais presque un peu intrusive dans ta baignoire...jusqu'à ta déconvenue, qui m'a bien fait rire :o)))<br />j'espère tout de même que cela ne t'est pas arrivé vraiment :(<br /><br />2. Le mardi 19 février 2008 à 11:36, par basdecasse<br /><br />"CLAP CLAP CLAP" bien trouvé :-))<br /><br />3. Le mardi 19 février 2008 à 13:33, par joye<br /><br />Skreeeeeeee, spooooooousche, aaaaaaaaaaaaaaaaah !!!<br /><br />Le bain comme si on y était !<br /><br />Tour de robinet, tour de force, bravo elle !<br /><br />4. Le mardi 19 février 2008 à 16:33, par Mifa<br /><br />C'est une Bd, une histoire sans paroles, un cours de bruitages, la lucarne d'un voyeur (entendeur aussi) bref, c'est génial.<br /><br /><br />5. Le mardi 19 février 2008 à 17:05, par clau<br /><br />oh là là !... quel bain torride ! <br />j'adore surtout : OUCH ! LAaaaa ! ch'est chôooooo ! :-)))))<br /><br />6. Le mardi 19 février 2008 à 17:49, par brigetoun<br /><br />quel pourrait être le bruit de l'eau qui se refroidit ?<br /><br />7. Le mardi 19 février 2008 à 18:46, par joye<br /><br />pour brigetoun :<br /><br />www.nonstick.com/sounds/D...<br /><br />8. Le mardi 19 février 2008 à 21:14, par l'arpenteur d'étoiles<br /><br />CLAP CLAP CLAP CLAP<br />:o)))<br /><br />9. Le mardi 19 février 2008 à 23:24, par Les Impromptus<br /><br />Excellent !<br /><br />10. Le mercredi 20 février 2008 à 18:33, par Martine27<br /><br />Bravo, il fallait les trouver les bruitages !<br /><br />11. Le mercredi 20 février 2008 à 22:10, par Oncle Dan<br /><br />De la bonne BD !<br /><br />12. Le samedi 23 février 2008 à 13:30, par elle<br /><br />@ vous tous: .. je sors d'une semaine quasi, passé sous la couette à me débarasser d'un méchant virus qui m'a aGRIPPEE .. et je découvre vos com' adorables, et .. 'tends ça me fiche une de ces pêches! Ne soyez donc pas fâchés de mon silenc et du fait que, j'ose l'avouer, je n'ai pas encore lu vos textes. Je vais rattraper tout cela et me délecter à mon tour!!<br />Bon et merveilleux week end ensoleillé pour vous tous et merci encore pour vos compliments.<br /><br />specially to brigetoun: fiiiiisssssssssssssssssssss (idée de bruitage pour une eau brulante qui se refroidit en "s'évaporisant"...)<br /><br /><br /><br /><br />13. Le samedi 23 février 2008 à 15:05, par joye<br /><br />Heureuse de savoir que tu es encore parmi les vivants, elle ! <br />Bon et prompt rétablissement total de c't' méchante grippe !!!ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-5628177965820231962008-02-26T04:57:00.000-08:002008-02-26T05:05:52.471-08:00TOXIC (reprise Yaël Naïm)(specially to djé)<br /><br />... Et j'en termine là avec cette merveilleuse voix, cette fraîcheur d'un ange tombé de son cosmos.<br /><br />Oserai-je vous le dire? J'ai un vrai coup de coeur pour le texte de "Toxic" de Britney Spears. Voui Voui... je l'ai même téléchargé à sa sortie, et j'en avais fait ma sonnerie de portable. J'assumais, bon an mal an, Britney Spears étant ce qu'elle est... <br /><br />Bref.<br />Yaël Naïm est venue à ma rescousse (j'assume carrément mieux la sonnerie du portable!), et a su donner à cette chanson ce que "Toxic" a vraiment dans le fil du texte, dans les trippes des mots: cette chimie rare entre deux êtres, histoire de molécules, sur fond de sensalité, d'érotisme, et la souffrance de l'addiction au corps de l'autre.<br /><br />... Yaël naïm est vraiment mon merveilleux coup de coeur du moment. Quelle classe.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-21888192432098289552008-02-23T02:37:00.000-08:002008-02-23T02:51:36.954-08:00NEW SOUL (Yaël Naïm)(mon merveilleux coup de coeur du moment)<br /><br /><br /><em>I'm a new soul I came to this strange world hoping I could learn a bit about how to give and take.<br />But since I came here felt the joy and the fear finding myself making every possible mistake<br /><br />la-la-la-la-la-la-la-la...<br /><br />I'm a young soul in this very strange world hoping I could learn a bit about what is true and fake.<br />But why don't please trying to comunnicate finding just that love is not always easy to make.<br /><br />la-la-la-la-la-la-la-la...<br /><br />This is a happy end cause' you don't understand everything you have done why's everything so wrong<br /><br />this is a happy end come and give me your hand I'll take your far away.<br /><br />[Refrain]:<br />I'm a new soul I came to this strange world hoping I could learn a bit about how to give and take but since I came here fellt the joy and the fear finding myself making every possible mistake<br /><br />la-la-la-la-la-la-la-la...<br /><br />la-la-la-la-la-la-la-la-la-la....</em>ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-81666234060692621512008-02-16T13:23:00.000-08:002008-02-16T13:29:10.909-08:00L'être à mon amieMerci infiniment, mon amie.<br />MERCI<br />pour ...<br />ta présence, dans les plus beaux moments de joie<br />et les plus difficiles aussi.<br />Merci pour ce sourire et la légèreté que tu as su m'insuffler<br />pour alléger les drames,<br />ou mes mélodrames.<br />Merci pour cette finesse<br />de compréhension,<br />cette intelligence très féminine du déviner<br />derrière<br />un mot, un regard, une ride un peu plus marquée sur mon front soudain plus sombre.<br />Merci pour n'avoir jamais jugé ma vie, ses aléas, ses infortunes, <br />les galères,<br />les gouffres (peut être pas si profonds),<br />les montagnes (à peine des vallons),<br />tandis que tant d'autres ne m'ont pas épargnée de leurs avis<br />si "éclairés",<br />que je n'ai pourtant pas suivis, leur laissant la recette<br />si bonne fût elle,<br />pour leur propre pomme, au cas où "ça" leur arriverait.<br /> <br />Merci à toi, Belle V., d'être restée<br />sur nos trajectoires,<br />et de m'avoir toujours accueillie<br />avec toute l'ouverture qu'un grand coeur peut donner.<br />C'est si peu commun, le sais-tu?<br />Cela relève de la chance de la vie que de trouver un jour par un non hasard une personne comme toi.<br />Une étoile, un rayon de soleil, une larme, un cri douloureux trop silencieux.<br />Tu es tout cela,<br />parée des couleurs de l'arc en ciel de la vie, toute en ombre et lumière.<br /> <br />Toi<br />tu es vivante, V.<br />La vie est tellement pleine de gens qui sont morts dedans... Ils traînent leur biologique organisme sans rayonner d'aucune couleur, ils sont sans goûts, fades, et j'en suis toujours aussi triste. L'humanité s'est elle perdue ou bien a-t-elle toujours été ainsi faite?<br /> <br />Merci chère, si chère V.<br />D'être là.<br />Quoi qu'il advienne. <br /> <br />Je t'embrasse très fort.<br />Je suis émue de te mailer tout ça ce soir. Comme ça. Un peu tout en vrac.<br />Tu es un miracle d'évidence sur mon chemin, et je me dois d'honorer l'univers de m'avoir permis de te rencontrer.<br />Fallait-il donc attendre cette fin de si belle journée pour que je te dise tout cela? Ou simplement le poème que tu m'as transmis aura été comme la petite clé qui devait ouvrir cette boîte où je garde précieusement les êtres chers, mais.. oublie parfois de sortir les mots de tendresse que j'y conserve auprès d'eux?<br /> <br />Belle et douce soirée à toi V.<br />Baci à la famille. <br /> <br />Lellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-75184744091523098932008-02-16T03:58:00.001-08:002008-12-12T00:55:22.695-08:00nocturne<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUu5pbc_MHjMtqYqxU8tT3H6777ij31ESBrmo0T79xIMuw0L6fZ2mD3JZhoGZz_Nz4OO_77Dbxx0h2553XKTYKTX58lIE5i7U_cQcPNEnI9C3ytNZ2iXMmJUkxzD3BbZtvjNoWO2FFSDM3/s1600-h/Charroux.jpeg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUu5pbc_MHjMtqYqxU8tT3H6777ij31ESBrmo0T79xIMuw0L6fZ2mD3JZhoGZz_Nz4OO_77Dbxx0h2553XKTYKTX58lIE5i7U_cQcPNEnI9C3ytNZ2iXMmJUkxzD3BbZtvjNoWO2FFSDM3/s400/Charroux.jpeg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5167546428083238578" /></a><br /><br />La rue des romanchaux, Charroux (Haute-Vienne)ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-76388681783792698032008-02-05T05:34:00.000-08:002008-12-12T00:55:22.873-08:00La fée clochette<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTAxFbfTbjPtbdsOsgMQHQNmcadkYJAJsEtq1aTZQEnDAAGiDHz6MBu0YvuyAsykumT8z1cpm1a10kK492luW4MQWv969-VB7GHYszOeFg0xcJO6fTPvqmBZ2Q6usXMMox0C5v5ZBf5h74/s1600-h/GenieGlass.gif"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTAxFbfTbjPtbdsOsgMQHQNmcadkYJAJsEtq1aTZQEnDAAGiDHz6MBu0YvuyAsykumT8z1cpm1a10kK492luW4MQWv969-VB7GHYszOeFg0xcJO6fTPvqmBZ2Q6usXMMox0C5v5ZBf5h74/s400/GenieGlass.gif" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5163503982775374482" /></a><br />Mes bottes de fée, j'avais chaussées.<br />Un peu clochette, un peu pompette. <br />Talons pointus, turlututu.<br />De noir top classe vêtue dessus,<br />Sexy dessous quand dévêtue,<br />Mes fins bas Dior à dame guêpière suspendus<br />se filaient d'attendre<br />ton coup de fil<br />à se pendre.<br />Menue menue, j'impatientais.<br />Toute excitée<br />d'un moment à soi.<br />Beaucoup pour toi, un peu pour moi.<br />Une nuit à toi, une nuit en moi.<br />Laliloula, Choubidou wouaaaah!<br /><br />Le coup de fil<br />m'est tombé d'ssus.<br />Dessous le bureau, <br />mes bas filaient<br />du mauvais coton. Tout bio<br />de soie qu'ils étaient,<br />douceur caresse qu'ils n'espéraient<br />plus.<br /><br />J'ai pressenti l'odeur d'une autre.<br />Pour une nuit, pour la vie.<br />Ciao bella et bien l'merci:<br />- "<em>je ne viendrai pas... peux pas... veux pas...<br />peux plus, veux plus...</em>"<br />Trucnuche bidule.<br /><br />Nunuche ridicule,<br />j'ai plus entendu<br />ce que t'as dit.<br />J'ai rien compris.<br />J'ai raccroché.<br />Un peu plié.<br />Pas suppli(ci)er.<br />Envie d'pleurer?<br />Un peu couler.<br />Mascarade water plouf<br />dans l'eau glacée au fond du gouffre.<br /><br />Laisser filer. <br />Entre les doigts,<br />les fils de vie,<br />ces noeuds de stress bien inutiles,<br />tes aveux par trop subtiles. <br /><br />J'ai éclaté d'un fou<br />rire triste.<br />p'tain la joue!<br />P'tain la giffle!<br /><br />Et puis...<br /><br />Monsieur menton j'ai relevé,<br />tremblant de fierté pas assurée.<br />J'ai secoué mes cheveux blonds<br />brouillon,<br />blonds polisson.<br />Au secours! Pinpon.<br />Mon p'tit poisson,<br />qui glisse sans malice<br />le perfide poison<br />dans mon coeur pocket supplice.<br /><br />Personne pour sauver p'tite fée de sa chute dans le fond?<br />Pas un sam'HUE! à l'horizon?<br />Mon corps a vascillé.<br />Douche froide trop bien frappée.<br />Olé olé.. ça s'arrête jamais?<br /><br />La fée a choisi de se sauver.<br />Décider de pas s'noyer.<br />Dans mes bras me suis enlacée.<br />Finis: la nuit étoilée, Grande Ourse, Zen Zen, <br />Lune ronde, pleine, à décrocher le ciel, <br />finie la fée, déchue, <br />baguette magique tu n'auras plus.<br /><br /><br />Abracadabri abracadrabra,<br />trois p'tits tours, et tu t'en vas...<br /><br /><br />Moralité: les histoires de fée et de prince charmeur<br />tombé du ciel,<br />à la gueule d'ange<br />au coeur de fiel,<br />c'est encore pas pour ma pomme. <br /><br />Petit autodiscours un peu (rais)sonné: <br />"-<em>c'est mieux ainsi. Fallait s'arrêter. De fricotter avec M'sieur Bonheur. <br />- T'as raison: des fois que je m'serais par trop habituée à m'en/t'en-lasser.<br />- Ma bonne Dame, sachez le: les anges ne sont jamais trop prévenants</em>"ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-26419735872581376202008-02-04T14:34:00.000-08:002008-12-12T00:55:23.050-08:00Leïla (chez Dine. Archives)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-Ck14KnaOhPSL9YpL0O26ZbMz5R6tCg2cIueyRpC-pLKF0Wr0_DZZjj8J8FSOObgjjUR9i7jEJTLa3vZNRSx4ldjZ-1PMsqocag_tuwJT922oE-MO7ntnUmCwFFMRw9gimzPZgA29PQp9/s1600-h/LEILA+dine.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-Ck14KnaOhPSL9YpL0O26ZbMz5R6tCg2cIueyRpC-pLKF0Wr0_DZZjj8J8FSOObgjjUR9i7jEJTLa3vZNRSx4ldjZ-1PMsqocag_tuwJT922oE-MO7ntnUmCwFFMRw9gimzPZgA29PQp9/s400/LEILA+dine.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5163258529689375362" /></a><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />Dans les mots d'elle<br /><br /> <br /><br />Je m'appelle Leïla et j'ai 8 ans.<br /><br /> <br />Je n'aime pas mes cheveux.<br />Ils sont épais et comme de la paille. Mais maman dit qu'ils ont le reflet roux des écureuils.<br />Ceux qui sont dans le parc en ville. Ils grimpent aux arbres.<br />J'aime bien quand on va au parc, toutes les deux.<br />Et j'aime bien les écureuils.<br /><br /> <br />Là, maintenant, elle me regarde.<br />De derrière l'objectif de son appareil photo. Elle fait plein de photos maman.<br />Plus tard, quand je serai grande, j'aimerai faire comme elle.<br />Et c'est moi qui la mettrait dans la boîte comme elle dit! Mais elle n'aime pas être photographiée.<br />Pourtant elle est belle avec ses cheveux courts. Ils sont blonds dorés.<br />Y'a comme des petites étoiles ou des petits soleils qui brillent dedans.<br />Ca doit ressembler à ça les pépites d'or.<br />Et puis aussi, elle a ses yeux grands ouverts.<br />Quand elle regarde, on dirait qu'elle "mange" les choses et les gens!<br />Les yeux peuvent pas manger, je sais.<br />Mais c'est comme si c'était sa bouche. Maman, elle a faim avec ses yeux.<br /><br /> <br />Elle m'a demandé de prendre la pose, mais de rester naturelle.<br />J'ai pas compris ce que c'est rester naturelle.<br />Comme je savais pas, je l'ai regardée, et j'ai pensé à elle.<br /><br /> <br />Ma maman, elle est pas très grande. Comme moi.<br />A l'école, les filles de ma classe sont plus grandes que moi. Sauf Annette et Chloé. Et Ingrid aussi.<br />Mais c'est pas pareil. <br /> <br />Maman, elle a les lèvres douces. Elle fait des bisous qui sont tout doux.<br />Pas forts.<br />Sur la joue et sur le front.<br />Mais c'est des bisous qui sont comme des calins. <br />Des fois, je pleure, alors elle me regarde. Et puis elle me sourit. Elle me prend la main.<br />Dans sa main.<br />Et elle serre un peu.<br />Pas fort.<br />Mais un peu quand même.<br />Elle a les mains douces et chaudes, maman.<br />Ca me fait du bien, et après je pleure plus. <br />Elle ne parle pas. Enfin si mais pas beaucoup. Comme moi.<br />A l'école, j'ai une copine qui est toujours punie parcequ'elle bavarde en classe.<br />Moi je suis pas bavarde.<br />Parceque je sais jamais comment dire. Alors je dis pas.<br />A la récré, j'aime mieux courir dans la cour.<br />Je joue à tourner en dansant sur moi-même.<br />Parceque ça me fait rigoler d'avoir la tête retournée comme si j'avais bu.<br />Même si je sais pas ce que c'est.<br />Avec maman, j'ai pas besoin de dire. Elle comprend tout.<br />C'est à cause de ses yeux.<br /><br /> <br />Le matin j'aime bien quand elle prépare le petit déjeuner.<br />Elle pense à autre chose. J'sais pas à quoi. C'est comme si elle est pas là.<br />Alors j'en profite pour la regarder. J'aime bien quand elle est comme ça.<br />Elle doit penser aux photos qu'elle va prendre. Je sais pas. Elle a l'air contente.<br />Et ça me fait rire parceque des fois elle se trompe.<br />Elle me donne sa tasse de café au lieu de mon bol de chocolat.<br />Celui qui est bleu. Avec une fleur orange.<br />Elle l'a acheté pour moi et on le range dans le placard en bas, à côté de l'évier.<br />Parcequ'au début il était en haut, mais je pouvais pas l'attraper.<br />Maman avait oublié que je peux pas ouvrir en haut.<br />On a rigolé!<br /><br /> <br />J'aime bien quand maman rit. Parceque elle a ses yeux qui sont tout pliés.<br />Comme les chinois.<br />Enfin je sais pas. Mais c'est marrant.<br />Et elle a des jolies dents. Qui sont toutes blanches. Et son rire ça fait "i hi i hi i hi".<br />Ca me donne envie de rire, encore plus.<br />Elle est trop belle.<br /><br /> <br />Là, elle a fini de prendre la photo.<br />Elle va me la montrer, je sais. Mais j'aimerai bien qu'elle me la donne.<br />Juste celle là.<br />Je sais pas pourquoi.<br />C'est parceque quand elle l'a prise, j'ai pensé très fort à elle.<br />Je l'aime très fort, maman.<br />Alors c'est comme si elle était dans mon oeil.<br />On dirait que cette fois c'est moi qui l'aurait mangée avec mes yeux. <br /> .<br />.<br />.<br />(j'aime beaucoup le travail de Dine. Allez découvrir son univers)ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-74351715320393530162008-02-04T05:09:00.001-08:002008-02-04T05:35:37.490-08:00Les instants Nutella<strong>Tout est parti un matin, au bureau, autour d'un Nutella en pot, acheté par l'équipe pro, d'un message de notre Véro :</strong><br /><br />ce matin, j'ai envie de partager avec vous ce texte de Grand corps malade chanté par Idir. Par ce qu'il y a des choses qu'on ne dit pas...<br /> <br /><br /><em>Lettre à ma fille <br /><br />[Idir/Grand corps malade] 2007 <br /><br /><br /><br />Comme tous les matins, tu es passée devant ce miroir, <br /><br />Ajusté ce voile sur tes cheveux, qui devra tenir jusqu'à ce soir ; <br /><br />Tu m'as dit au revoir d'un regard, avant de quitter la maison ; <br /><br />Le bus t'emmène à la fac, où tu te construis un horizon. <br /><br /><br /><br />Je suis resté immobile, j'ai pensé très fort à toi ; <br /><br />Réalisant la joie immense de te voir vivre sous mon toit ; <br /><br />C'est vrai, je ne te l'ai jamais dit -ni trop fort, ni tout bas- <br /><br />Mais tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas. <br /><br /><br /><br />Je t'ai élevée de mon mieux, et j'ai toujours fait attention <br /><br />À perpétuer les règles, à respecter la tradition ; <br /><br />Comme l'ont fait mes parents (crois moi sans riposter) <br /><br />Comme le font tous ces hommes que je croise à la mosquée. <br /><br /><br /><br />Je t'ai élevée de mon mieux comme le font tous les nôtres <br /><br />Mais était-ce pour ton bien ? Ou pour faire comme les autres ? <br /><br />Tous ces doutes qui apparaissent et cette question affreuse : <br /><br />C'est moi qui t'ai élevée, mais es tu seulement « heureuse » ? <br /><br /><br /><br />Je sais que je suis sévère, et nombreux sont les interdits : <br /><br />Tu rentres tout de suite après l'école et ne sors jamais le samedi ; <br /><br />Mais plus ça va et moins j'arrive à effacer cette pensée : <br /><br />« Tu songes à quoi dans ta chambre, quand tes amis vont danser ? à» <br /><br /><br /><br />Tout le monde est fier de toi, tu as toujours été une bonne élève ; <br /><br />Mais a-t-on vu assez souvent un vrai sourire sur tes lèvres ? <br /><br />Tout ça je me le demande, mais jamais en face de toi ; <br /><br />Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas <br /><br /><br /><br />Et si on décidait que tous les bien-pensants se taisent ? <br /><br />Si pour un temps on oubliait ces convenances qui nous pèsent ? <br /><br />Si pour une fois tu avais le droit de faire ce que tu veux, <br /><br />Si pour une fois tu allais danser en lâchant tes cheveux <br /><br /><br /><br />J'veux qu'tu cries, et que tu chantes à la face du monde ! <br /><br />Je veux qu'tu laisses s'épanouir tous ces plaisirs qui t'inondent ; <br /><br />J'veux qu'tu sortes, j'veux qu'tu ries, j'veux qu'tu parles l'amour ; <br /><br />J'veux qu'tu aies le droit d'avoir 20 ans, <br /><br />Au moins pour quelques jours <br /><br /><br /><br />Il m'a fallu du courage pour te livrer mes sentiments, <br /><br />Mais si j'écris cette lettre, c'est pour que tu saches, simplement, <br /><br />Que je t'aime comme un fou, même si tu ne le vois pas, <br /><br />Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas. </em><br /><br /><br /><strong>…et puis la graine a germé dans nos cœurs : </strong><br /> <br />**************************************************************************<br /><br />C’est vraiment un très beau texte. D’ailleurs, j’adore Grand Corps Malade.<br />Mais j’ai fais une découverte terrifiante sur le site et je compte bien vous la faire partager.<br />Allez cliquer sur la lettre I (en bas du message) et regardez l’album présenté en 10ème place.<br /><br />P.<br /><br />**************************************************************************<br />‘tends Véro… Merci pour ce bô partage.<br /><br /><br />(Là tout de suite, j’ai comme un chiffon dans le fond de la gorge, un truc qui gêne mon cœur ému. Alors venez pas me voir dans mon buro, ne téléphonez pas. Le temps de chasser quelques visions, quelques souvenirs perso, et des projections de maman à présent.<br /><br />Musulmans, catholiques, protestants, bouddhistes, …., peu importe. Cultivons la culture du « dire » à nos proches, à ceux qu’on aime.<br /><br />Alors je me lance : à vous toutes et tous, qui faite partie de mon quotidien, qui partagez mes rires et mes blues aussi, qui accompagnez ma vie de 9 h00 à 17 h30… Vous m’êtes importants, et chacune et chacun avez ce je ne sais quoi d’attachant. Autant de vies, chacune et chacun riches de vos parcours, de votre bagage émotionnel plus ou moins lourd, pas souvent déballé, parfois révélé, ou que vous laissez deviner.<br /><br />Autant de vies que j’aime, comme autant d’étoiles que j’accroche dans le ciel de la vie. Restez ce que vous êtes : brillez de cette flamme qui vous anime, avec vos fous rires et vos coup de gueule. <br /><br /><br />Béné, Véro, Séb', P., C., A., Chris'et Gwen'… je vous aime comme ça. <br /><br /> <br />Elle<br /><br />*************************************************************************** <br />Voila, y’avait déjà ce texte bouleversant et toi qui en remets une couche dans l’émotion.<br /><br />Mais tu as raison, il y des choses qu’il faut dire tant qu’on en a le temps, pour ne pas regretter de ne pas l’avoir fait. Je sais, c’est pas très clair, mais ma vue se brouille un peu.<br /><br />Moi aussi je vous aime.<br /><br />P.<br /><br />************************************************************************** <br />Moi, mon problème c’est que les mots n’arrivent pas à sortir et qu’ils restent nichés au creux de mon ventre… mais je n’en pense pas moins !<br /><br />Véro<br /><br />**************************************************************************<br />ton petit mot me touche, Elle,<br /><br />Moi aussi, si je devais me livrer à vous, je commencerais par dire que je parle souvent de vous à ma fille, comme si vous étiez un peu de ma famille quelque part une place dans mon coeur est occupée par vous et cela me fait du bien, je vous l'avoue. Je vous aime simplement, je vous aime comme une maman au moindre regard, je m'inquiéte pour vous, j'ai les larmes à présent quand je pense à vous, je veux tellement que l'on soit heureux ensemble. Cela est super, Hyper important pour notre Moi. JE VOUS AIME <br /><br />A.<br /><br />************************************************************************** <br />Un grand merci à toi Véro. de nous avoir secoué les tripes ce matin. Ton partage - des choses qu'on ne dit pas - est allé droit dans mon coeur. <br /><br />Ainsi, je ne peux m'empêcher de vous faire à tous et toutes un confidence : je connais (presque) parfaitement IDIR, depuis 1978, où je l'ai vu en concert à Bordeaux pour la première fois. A l'époque, il était expulsé de son pays d'origine (l'Algérie kabyle), compte tenu de son "engagement" au travers des paroles dans ses chansons. <br /><br />Depuis, j'ai toujours suivi son itinéraire, parce que ses paroles m'ont toujours interpellée et ....que j'ai partagé ma vie avec la Kabylie pendant de nombreuses années. Deux enfants en sont nés. (je ferme à présent la parenthèse - perso -).<br /><br />J'ai revu IDIR en concert il y a deux ans. Il a non pas chanté, mais partagé avec le public, en racontant comme une histoire, les paroles de - A ma fille - . Le public était scotché....mes deux grands enfants et moi avec.<br /><br />IDIR est en concert demain soir à Marseille. Je suis sûre que ça va être grandiose. Si certains ou certaines ne connaissent pas n'hésitez pas à écouter ses chansons, vous ne serez pas déçu(e)s. N'hésitez pas à aller le voir en concert si vous en avez l'occasion.<br /><br />Autre chose : Je vous conseille également l'excellent film de Yamina Benguigui "MEMOIRES D'IMMIGRES", sur fond de musiques et chansons de IDIR. Je l'ai à votre disposition si vous le souhaitez. <br /><br />Voilà, ces quelques mots pour vous, avec l'émotion à fleur de peau.<br /><br />Encore Merci Véronique.<br /><br />B.<br />******************************************************************************<br />Mais euh, je suis tout émoustillé moi !<br />Ca fait plaisir vos petits messages…<br />Ca donne envie de prendre le cap, courir, sauter et chanter l’amour, tous nus sur la pelouse (euh non là je m’égare)<br /><br />Vos messages ont fait grandir mon sourire, qui vous en remercie…<br /><br />Quant à ce que je pense de vous toutes, sachez que si je viens ici le matin, beh ce n’est pas pour le boulot…<br /><br />Séb'<br /><br />*****************************************************************************<br />Je vous dis à tous pour ces mots qui me touchent et comme disait Jean Cocteau : le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif et son futur est toujours conditionnel.<br /><br />Gwen'<br /><br />****************************************************************************<br /><strong>Mis bout à bout, nos mots , nos rires, nos sourires, nos perles d’émotion dans les yeux, sont comme une page du livre de la vie. Un grand cadeau que nous nous offrons aujourd’hui, avec séance de dédicace.<br /><br />C’est sans doute ça les instants Nutella…</strong>ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-13042945824140641792008-02-04T04:41:00.000-08:002008-12-12T00:55:23.289-08:00Dans mon sac à main<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3YYrD7NxyJpOjaGMRL0B7KoyguQhngSbU-IYFvZsViANh2yf0_dDSPbylbp1T0LRusth97WXheMNmZQQdx2jJZWaHg2nxhqMtReWff7h2ulPS2uZqNA5yjpDA5S86jVjqGVxUJYLjrYcv/s1600-h/talon.JPG"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3YYrD7NxyJpOjaGMRL0B7KoyguQhngSbU-IYFvZsViANh2yf0_dDSPbylbp1T0LRusth97WXheMNmZQQdx2jJZWaHg2nxhqMtReWff7h2ulPS2uZqNA5yjpDA5S86jVjqGVxUJYLjrYcv/s320/talon.JPG" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5163106638170952306" /></a><br /><br />Dans mon sac à main<br /><br /><br /><br />J’y mets tout<br />N’y trouve rien.<br />Je le rends aussi lourd<br />que de riens il se plein.<br />J’y range mon téléphone portable, <br />quand j’le fiche pas par mégarde<br />dans le frigo.<br />Sept ou huit stylos,<br />une photo d’ ma gosse<br />un bâton de gloss.<br />Quatre rouges à lèvres, un fard mono<br />de la poudre pas libre et un pinceau.<br />Trois quatre briquets,<br />ou pas de quoi allumer<br />les cigarettes,<br />que j’glisse dans la pochette :<br />Ça dépend du calcul simple entre : ceux que j’ai achetés,<br />ceux que j’ai piqués<br />à je sais plus qui,<br />(comme « mon » parapluie)<br />ceux que j’y ai trouvés sans que je sache vraiment<br />possible ce fût-il et comment ?<br />Et puis ceux que j’ai oubliés,<br />donnés, <br />perdus,<br />ou qui jamais ne me furent rendus ?<br /><br />Dans mon sac à mains,<br />Y’a tantôt tout tantôt rien. <br />Plus il est grand,<br />Plus y’en a dedans.<br />Des choses essentielles, autant qu’inutiles :<br />une crème « rescue » un peu futile<br />des bijoux<br />des M&M’s blue.<br />Une facture d’EDF,<br />le dessin d’un astronef<br />que Vincent m’a fait<br />un après-m’ au café.<br />Et trois trucs en vrac,<br />des fleurs de Bach,<br />ma convoc’ au tribunal<br />et une coupure de journal.<br />J’y garde mes quatre chéquiers,<br />et des pièces de monnaies.<br />Des mouchoirs en papiers<br />parfois usagers.<br />Du paracétamol,<br />un p’tit pot de colle,<br />les ciseaux d’Alice,<br />mes « American spirit ».<br />Des miettes de gâteaux,<br />Plus deux jeux de tarots.<br /><br />J’y trouve aussi parfois<br />les clés de ch’ais plus quoi.<br />Et j’y cherche constamment <br />(On n’est jamais trop prévoyant) :<br />Celles de la voiture, de la maison, du bureau, du portail, du garage, de l’appart de djé,<br />de la maison de Vé, <br />de celle de K., de la boîte aux lettres, et quelques autres,<br />toutes mélangées les unes aux autres. <br /><br />Dans mon sac à main,<br />j’y plonge mes mains…<br />N’en sors jamais rien.<br />Même s’il est plein<br />de mille et un bidules.<br />Franchement,<br />même pas j’me sens <br />un brin ridicule.<br />Mon sac à mains ?<br />Je l’aime tout plein.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-58468061344926494922008-01-30T05:14:00.000-08:002008-01-30T05:16:44.257-08:00Il y a quelque chose de terrible en moiIl y a quelque chose de terrible en moi.<br />Qui gronde.<br />Tout au fond de mon corps.<br />Et que je sens monter.<br />Gonfler.<br />Enfler.<br />Comme un hématome.<br />S’enflammer.<br />Comme un brasier infernal.<br />Au point de m’en faire mal.<br />Et j’en tremble. <br />Je ne sais plus si ce sont mes nerfs qui frémissent ou la peur de moi qui me fiche en transe.<br />Il y a un animal en moi.<br />Il est là. <br />Qui guette. Qui scrute. Qui épie.<br />Prêt.<br />A se jeter sur sa proie pour la tuer.<br /><br />Colère.<br />Colère sourde. Colère grave. Colère profonde. Elle rugit. <br />Elle ronge les cellules de mon corps. <br />Elle aliène ma pensée.<br />Elle se traîne comme un limbe, dans chaque espace cellulaire.<br />Elle résonne à l’intérieur, comme l’orage gronde et annonce la tempête dévastatrice.<br />Elle m’étouffe. <br /><br />Colère.<br />Elle hante ma nuit. Elle en éteint les étoiles. Elle en décroche la lune, pleine et ronde comme une promesse solaire.<br /><br />Colère.<br />Le code social du bien se conduire, du bien dire et du bien penser tout haut ce qu’on mal en pense tout bas, me dicte de la dompter. Et ça m’épuise.<br /><br />Colère.<br />On s’espionne, on se jauge, on s’évalue, on se bastonne.<br />Mental veut lui faire la peau. La réduire en miettes. <br />En cendres.<br />La flanquer sur l’échafaud.<br />Faire taire ses rugissements stridents, et sentir enfin l’apaisement de la victoire sur soi. <br />Ma victoire.<br />Peine perdue.<br /><br />Colère.<br />Mes journées sont un combat intense. J’en sors éreintée.<br />Atrocement meurtrie. Aussi.<br />J’en saigne, j’en sue, j’en vomis.<br />Je sens l’animal en moi trépigner d’impatience.<br />Me laminer l’intérieur de ses griffes acérées. <br />M’écorcher à hurler, pour sortir de cette carapace solide, de ce carcan insoutenable, que je lui impose.<br /><br />Colère.<br />Je suis la louve traquée.<br />Je lèche mes blessures béantes, et replace les lambeaux de chairs lacérées après ma course effrénée dans la nuit noire et glaciale des humains. <br />Je protège les miens. Je me bats à mort pour préserver leur vie. Pour protéger notre territoire.<br />Mon territoire.<br />Mon clan.<br /><br />Instincts.<br />Envie de tuer.<br />Boire le sang de mes ennemis.<br />Mordre leurs chairs.<br />Pour que justice soit faite.<br /><br />Colère. <br />Ma colère. Ma si belle Colère.<br />Tu me laisses haletante et tu m’effraies.<br /><br /><br />Ce matin. 9h00. Arrivée au bureau.<br />-« Salut « elle » ! ça va ? »<br /><br />La louve retrousse ses babines. Le regard est fiévreux. Les crocs sont prêts à déchiqueter au moindre faux pas. A la moindre alerte d’invasion de mon territoire. De saccage de mes valeurs et de mes lois. Celles du coeur. Ce qu’il me reste. L’essentiel.<br />Jusqu’à la mort, je lutterai.<br /><br />- « ça va. »<br /><br />Il y a quelque chose de terrible en moi.<br />Et le pire reste à venir.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-67130700994461552942007-09-10T05:22:00.000-07:002007-09-10T05:25:24.547-07:00Quais de gareJ'aime les gares. Ces étapes. Sur le parcours d'une vie.<br /><br />Un lieu de passage. De croisement. De brassage. De rapidité, d'effervescence, d'excitation. De pleurs, de fuite. Des trains à l'arrivée de nulle part. En partance pour partout, pourvu que ce soit ailleurs. Des voyageurs. Des visiteurs. Ceux qui arrivent. Ceux qui partent. Ceux qui restent sur le quai parce qu'on les abandonne, ou parce qu'ils n'ont jamais eu le courage de partir avec l'autre. Ceux qui vivent dans ces tunnels couverts et ouverts sur l'univers des possibilités.<br /><br />J'aime y flâner. Aller respirer l'air bruyant et pollué des rails crissants, grinçants, et des câbles électriques auxquels se suspendent les trains. Comme autant de vies qui ne tiennent qu'à un fil d'énergie. On se dit parfois qu'on monterait bien dans un des wagons voie Z. Ou qu'au dernier moment on n'irait pas à BX, voie A. Et on partirait à AILLEURS. Dans n'importe quel autre train, mais pour AILLEURS.<br /><br /><em>- toudoudoug... information aux voyageurs. Le train n° 000 000 en partance de LA-BAS et à destination d'AILLEURS, entrera en gare à 00h00, quai des possibles voie 0.</em><br /><br />Changer de voie. Changer de vie. A la vitesse d'un TGV ou d'un corail. Au rythme bruyant et inconfortable de cette vieille berline qui s'arrête dans chaque minuscule petite gare. Des coins perdus. On n'y descend jamais. Mais on regarde par la grande fenêtre vitrée, salie par les doigts poisseux qui s'y sont collés et les buées jamais essuyées. Les yeux y sont alpagués par des paysages qu'on ne verra jamais que de loin. Une jolie maisonnette. Quelques personnes anonymes qui pourtant ont chacune leur vie singulière et leur bagage plus ou moins lourd à porter. On se projette derrière la trace et les empreintes laissées par ces anonymes sur ce qu'est peut-être leur vie. On se dit qu'on aimerait peut être cette vie.<br /><br />J'aime les gares. J'aime y voir les couples qui ne parviennent pas à se séparer. Amoureux transis, y'en a un qui part et l'autre qui reste. Seul. Au bord du quai. Comme un bateau échoué sur les berges de la vie. Douleur d'abandonner l'autre. Douleur d'être contraint de partir. Blessure ouverte parce que l'autre n'est pas monté avec vous. Douleur de celui qui reste.<br /><br />C'est toujours plus ou moins comme ça dans la vie. Y'en a toujours un qui ne veut pas partir, tandis que l'autre ne veut pas rester. Pourtant, y'a aussi ces personnes qui voyagent ensemble: elles se sont trouvées un jour, et elles sont à la bonne heure H, le jour J, dans la même gare G, pour prendre le même train 000, pour la même destination D. Ca fait beaucoup de circonstances à réunirent, pour que ça arrive. Ca tient du coup de chance de la vie, ça.<br /><br />J'aimais les gares. Parce que j'y rêvais qu'un jour, Il et Elle cesseraient de se croiser, de se rater, de s'attendre l'un l'autre. Je me disais que ce serait bien qu'ils soient un jour au rendez-vous, puisque déjà ils s’étaient trouvés. C'était déjà pas si mal. C'était un coup de bol. Ou un coup de foudre.<br /><br />Et puis y'a eu les emmerdes. Et c'est devenu un coup de gueule.<br /><br />Alors, je lui ai donné rendez-vous dans cette gare, ce jour, à cette heure, pour monter ensemble dans le même train de la vie. J'espérais qu'il y serait. J’espérais à m’en faire mal. Trop mal. J'en crevais déjà qu'il n'y soit pas. Mais avec ou sans lui, je m’disais que j’y monterais dans ce train de nulle part qui m'emmènerait ailleurs, où les rêves seraient à nouveau possibles. <br /><br />Il n’est jamais venu. Il est arrivé trop tôt : je n’y étais pas. Après, il était déjà reparti. Peut être est-il arrivé trop tard. Ou peut être n’est-il jamais venu. Je ne le saurais jamais.<br /><br />Je suis montée dans le train. Celui de la vie. Sans lui.<br /><br />Et depuis, j’essaie d’oublier qu’en montant, je crois que c’est sa main que j’aurais aimé tenir.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com13tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-12331456321390971752007-09-10T04:54:00.000-07:002008-12-12T00:55:23.494-08:00L'odeur sale des trottoirs<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlXSaylVPN7Pb6fSNfT3wXwqIUUERyfxaSuy1YOSpwuDdT6ZJTVlzMHbRH4eaKanjpjnvnsXMvPO59J92L1J3tSwU1HAuqxr7bjp-3AQXxC5i5Z3GVtym_y6wzxfC_HmlGBi1ptmCxhEoN/s1600-h/parisNoct6-7.JPG"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlXSaylVPN7Pb6fSNfT3wXwqIUUERyfxaSuy1YOSpwuDdT6ZJTVlzMHbRH4eaKanjpjnvnsXMvPO59J92L1J3tSwU1HAuqxr7bjp-3AQXxC5i5Z3GVtym_y6wzxfC_HmlGBi1ptmCxhEoN/s400/parisNoct6-7.JPG" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5108544710506229314" /></a><br />Pshuiiiifffrrruifshiiiiiit . La gomme du pneu lisse la toile translucide qui nappe le bitume mouillé. Ciel plombé. Il courbe ma tête et mes épaules. Frissons d'humidité glacée sous la laine du manteau bleu marine. Je marche vers nulle part, les poings enfoncés dans mes poches. L'odeur de l'iode est trop loin. Le caniveau déverse ses larmes, odeurs de crasse, vers la bouche hideuse des égouts. L'ébène de la nuit se patine de cire aux éclats de lumières électriques. Néons fluo. Une enseigne cligne de ses yeux verts. Elle m'observe sans profondeur. Croix verte qui sauve les bleus de l'âme. Carotte du bar tabac qui soigne le vague à l'âme. Les bobos bleus se diluent dans l'eau sale de l'asparthame et l'or mielleux de la bière au coin du zinc. <br /><br />Il est 21h00, il a plu en ville, et ce soir, sans savoir pourquoi, j'aime l'odeur sale des trottoirs.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-16885692815762397412007-09-09T00:41:00.000-07:002007-09-09T00:42:09.422-07:00Blood MaryLes mains fourrées au fond des poches du jean's, cheveux bataillants contre le vent marin, elle descendait d'un pas traînant la ruelle salement glauque qui menait au bar des 4 potes. Elle ne les connaissait pas les 4 gaillards dont la tête de potache avait donné son nom au seul repère à pirates du bled. Des pirates venus de nulle part. N'allant nulle part. Même pas sortis en mer. Mais qui picolaient la journée durant et une partie de la nuit marine, en racontant des aventures imaginaires de pêcheurs jamais revenus.<br /><br /><em>- Salut la belle. Toujours pareil?</em><br /><br />Elle acquiesça de la tête, le doré des boucles balayant l'eau trouble de ses yeux: de vastes océans, où quelques marins s'étaient aventurés et avaient sombré. Leur âme flottait encore quelque part sur la barquette d'une vie râtée, où les ciels n'auraient plus d'étoiles.<br /><br />Le boss apporta le verre habituel. Comme un rituel.<br /><br />-<em> Qu'est-ce t'as, la belle, à boire toujours pareil? T'en as pas assez bu, du sang de matelots?</em><br />Elle ne dit rien. Elle ne parlait guère. La sirène en avait pris plus d'un dans les écailles de son corps. Les filets de pêche n'étranglent pas si fort, lorsqu'ils s'emmêlent.<br /><br />Elle bu d'un coup. Sa main fouilla le fond du jean. Elle en sorti quelques biffetons et regarda ses doigts: l'humidité marine avait laissé des traces d'indigo indélébile sur ses doigts. Elle frotta. Rien n'y fît. Alors, sa voix d'ange, légère comme un chant, commanda au gars derrière son comptoir:<br /><br /><em>- Eh le pote... Encore un blood mary.</em>ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-74466765506859007122007-09-07T02:59:00.000-07:002008-12-12T00:55:23.689-08:00Le Vésone<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi44xMIJHfH-NywZ5X_cvyUTfOZdu5byUopVcO7H7uaowY3iKv5JEiMNkrzeANIu-IDFVQXeUR65KAHN0OipvG598g4l6FKuI4vQaZ_k4YCX3_2oc5RDd1kuKmtozdiNZWSUszh7TmvxC-o/s1600-h/cafclop2.JPG"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi44xMIJHfH-NywZ5X_cvyUTfOZdu5byUopVcO7H7uaowY3iKv5JEiMNkrzeANIu-IDFVQXeUR65KAHN0OipvG598g4l6FKuI4vQaZ_k4YCX3_2oc5RDd1kuKmtozdiNZWSUszh7TmvxC-o/s400/cafclop2.JPG" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5107402833321045554" /></a><br />02.03.2007<br /><br />Le Vésone<br /><br />14h00. Je suis épuisée de cette négo qui n'en finissait pas.<br />Un jeune débutant en face de moi. Tout frais moulu du moulage de son école. 12 mois. A apprendre la théorie. Lâché depuis le début de l'année dans la réalité de son métier. Et accessoirement aussi, ou surtout, dans la galère laissée par ses prédecesseurs qui se sont succédés et ont fini par jeter l'éponge (et le bébé avec l'eau du bain).<br /><br />Cela me renvoie 7 ans en arrière. Le merdier à gérer. Tout en vrac. On ouvre les placards et on en sort les cadavres. Et ça n'en finit plus. Il faut purger tout ce qui ne va pas. On découvre au quotidien les problèmes, les irrégularités, les finances catastrophiques, le personnel jamais formé, abandonné depuis le début. C'est pas leur faute. C'est l'absence d'organisation, l'enlisement dans le train-train et la prétention du savoir faire jamais remis au goût du jour, la mal gestion des "ressources humaines" inhumaine qui fout en l'air toute une structure mais aussi la vie des gens dans le cadre de leur milieu professionnel.<br />6 années. A me battre. Comme "Don Quixote". Contre des moulins à vent qui ont perdu leurs ailes depuis longtemps, ou qui ne peuvent plus tourner faute de vent. Fatigue. Stress. Découragement. Foi. Croyance que l'on va réussir à résorber cela. Il en faut. Petit à petit. J'appellais ça mon sacerdoce en rigolant: mains dans le cambouis, pieds dans la gadou jusqu'aux genoux car tout était en chantier. A reconstruire. Trop de malfaçons. De vétusté. D'obsolescence. C'est difficile, c'est ingrat, mais c'est entousiasmant. C'est éreintant mais passionnant. Je suis shootée à l'adrénaline. Et enfin, les premiers résultats sont arrivés. Au bout de quelques mois.<br /> <br />Mon interlocuteur de ce matin est paumé. Complètement. Il me pose des tas de questions en s'excusant.<br />- <em>Je suis désolé. C'est plutôt moi qui devrait répondre à vos questions pour défendre mon steak dans notre négociation.</em><br /><br />Il est désorganisé dans l'entretien. C'est sa première négo. Constamment je dois recadrer, tout en restant à l'écoute. Il a besoin de raconter les difficultés qu'il rencontre à porter ce nouveau costume.<br />Je sais trop ce que c'est, mais quand même: il manque de structure.<br /><br />- <em>On va bien finir par y arriver. On est là pour trouver des solutions ensemble. Je vous apporterez les connaissances que j'ai sur votre boutique, et sur quoi moi j'attends des réponses. Où vous devez chercher à savoir, en priorité. Là il y a vraiment urgence... Vous pouvez contacter Monsieur N de ma part: il est très au point sur ceci. Et puis il a un sâcré réseau. Mme O, à S., a connu le même problème que vous sur cela. Même chose pour untel et unetelle. Vous pouvez les contacter de ma part. Ils vous aideront.</em>Je souris:<br />- <em>et en plus, ils sont vraiment sympas! </em><br /><br />Il acquiesce. Il se détend un peu. Prend des tas de notes. Il est un peu rassuré.<br />Je me demande s'il a l'étoffe pour se frotter à ce job, et précisément dans un contexte catastrophique. Les questions qu'il pose me renseigne qu'il a des lacunes d'emblée sur l'environnement extérieur à sa structure. Comment celle-ci s'intègre dans le politique en particulier. La "belle" école me paraît prétentieuse de lâcher ses étudiants avec autant de méconnaissance sur ce qui relevait jadis de "l'éducation civique". Mais bon... Il apprendra. C'est ce qu'on fait tous, non?Je le lui souhaite. Je tâche en tout cas de lui expliquer en synthèse surper raccourcie, l'environnement institutionnel au centre duquel il se trouve désormais. Pour ne pas le noyer complètement.<br /><br />Je lui trouve du courage. Il ne perd pas la face, et il a une forme d'humilité intelligente, à l'aune de laquelle je mesure le chemin que j'ai fait en quelques mois dans mon nouveau job. Mais il a l'air bien soucieux de tout ce poids de la responsabilité inhérente à ses fonctions. Il a pas fini de se tracasser. Je le sais. Il l'entrevoit déjà. C'est bon signe.<br /><br /><br />4 heures 30 de palabre. J'imaginais une bataille, mais au final c'est un accord de coopération que nous avons signé. Etrange. Ca me change des échanges musclés, des stratégies, des feintes, des "j'te graisse la pâte, j'te flatte", des coups bas à éviter, des pièges, des tests, pour mesurer l'étoffe de la jeune nana que je suis et qui remplace V.D.. Mes interlocuteurs habituels ne sont pas toujours sympas. Mais je ne les lâche pas sans qu'ils ne sortent satisfaits de la négo. Jamais. Même si ça traîne. Zéro échec pour l'heure. Je mise sur le face à face gagnant/gagnant. C'est ma petite satisfaction personnelle dans ce boulot dont je suis déjà blasée.<br />On arrête l'entretien. On peut plus avancer. La balle est dans son camp. Il est détendu à présent. Presque rassuré. Il sait maintenant que je l’aiderai. Il a du taff' et ça urge ; son pain doit pas rester sur la planche. <br /><br />Ca me rappelle que j'ai faim. J'ai carburé au café depuis 6h30 ce matin. Ca fait long. Envie de mon shoot de nicotine aussi. Je file. De l'autre côté de la rue. Je me donne 20 minutes. Pas plus : d'autres obligations pro m'attendent à 14h30. Top chrono. Il flotte : pas de chance. Mais... une voiture s'arrête pour me laisser passer. En courant. Sur le tapis en bicouche rayé de blanc sale, mortel pour les motards quand il pleut. Et puis surtout, il y a Le Vésone.<br /><br /> C'est un bar de quartier, près de la cité administrative. A deux pas de la voie verte qui borde l'Isle. En début d'après-m', il n'y a plus foule. Les clients du midi ont repris leur boulot, leur route, le déroulement de l'agenda du jour. J'arrive après l'excitation de cette plage horaire entre midi et deux. Nettoyage des tables, rangement des chaises, cendriers vidés, fumée de cigarette dissipée, et surtout calme des 7 ou 8 personnes qui tranquillement sont encore là. Accoudées au comptoir pour discuter avec le patron. Isolées dans le coin, sous les deux aquarelles périgourdines, devant le radiateur en fonte, les yeux rivés sur l'écran télé où ce jeu terrible ne vous fait jamais que rêver de gains improbables. Certains sont attardés au coin presse, à flâner entre les mag' télé, les revus porno et les rêves de voyages en des contrées éloignées.<br /><br />Le patron me lance à la cantonade un grand et franc "Booonjour chère mademoiselle!". Il prend à parti ses piliers de zinc, de derrière sa caisse et ses racks à verre:<br />- <em>Voyez ce rayon de soleil qui rentre! C'est une cliente fidèle: elle vient tous les jours!</em><br /><br />Je n'arrive jamais à faire la part de ce qui est sincère ou commercial chez lui. Sa femme me sourit. Je ne peux pas m'empêcher de les trouver gentils tous les deux. C'est pour ça que je reviens tous les jours. Je m'y sens bien. Elle est petite avec ses lunettes, sa chemise texane, ses jean's, ses cheveux attachés avec un élastique ou une barrette:<br />- <em>La même chose que d'habitude? Aïe...14h00.. qu'est-ce qui nous reste ?</em><br /><br />Elle se tourne vers le boss:<br />- <em>Il te reste du pain?</em><br /><br />De toute façon, il irait en chercher pour me le préparer ce 'wish. A la boulangerie 100 mètres plus haut. Ou ailleurs, en plein centre de Périgueux s'il le fallait. Il est comme ça. Commerçant jusqu'au bout des ongles, mais aussi attaché à ses habitués. C'est réconfortant de se faire prendre en charge.<br /><br />- <em>Oui comme d'hab' si c'est possible. Et le café en même temps. J'ai que 20 minutes. Merci beaucoup. Je paie direct' au tabac, c'est OK?</em><br /><br />Derrière le comptoir à tabacs, cartes postales et jeux de grattage, à gauche de l'entrée, il y a cette grande et belle femme blonde. Les yeux bleus. La cinquantaine. J'arrive parfois à lui arracher un sourire. Elle est charmante. Mais elle est triste. Profondément triste. Parfois, tandis que je lui demande " <em>des Dunhils rouge. Inter, s'il vous plaît... Oui... Deux. Merci. Et au fait… vous avez des cartes genre anniversaire, voeux, etc.? C'est pour le pot de départ d'un collègue...</em>", ses yeux s'évadent. Son regard se perd, le long des revues en face d'elle. Il glisse sans s'arrêter sur aucun titre choc de la presse people ou des mag' à potins qui vous en fichent plein la vue. Tant, que ça fait mal aux yeux. Moi, j'adore lire les titres: c'est vraiment très drôle je trouve! Un marketing de poudre aux yeux, de perlimpimpim, mais qui marche faut croire. <br />Mais elle, elle n'en rit pas.<br /><br />Je lui invente une vie. Mariée? Seule? Des enfants? C'est la soeur du boss. Une boutique familiale. Sans doute pour ça qu'on s'y sent bien.<br />- <em>20 minutes? C'est pas beaucoup. Bon… installez-vous trannnn-qui-lle-ment... Allez… détendez-vous : on s'occupe de vous.</em><br /><br />C'est bon de se laisser un peu prendre en charge. Ca fait du bien. J'ai oublié mes cigarettes sur le comptoir à tabac. Le patron me les apporte en rigolant:<br />- <em>Vous avez vraiment besoin d'un break, hein?</em><br /><br />Je rigole. Etourdie... sempiternellement. Suis incurable. <br /><br />20 minutes, c'est peu. Mais 20 petites minutes au Vésone, c'est comme un coup de fil passé à une bonne copine. C'est réconfortant comme un bon chocolat chaud à la cannelle et aux épices, qu'on prend dans ce salon de thé minuscule et tout simple à Brantôme. C'est comme ce rayon de soleil qui perce de derrière les nuages, par intermittence, le matin sur la route du boulot.<br /><br />- <em>Caché..soleil. Caché... Bôooooo!</em>Rires d'enfant qui tintinnabulent dans le siège auto à l'arrière.<br /><br />Oui... Il joue à cache-cache le soleil. Mais il est là. Et ça réchauffe le cœur. Comme 20 minutes attablée au Vésone. Et il continue de briller dans mon cœur si ce jour là, en plus, la femme du tabac m'a donné un sourire.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-53650203430559833882007-07-09T00:55:00.001-07:002008-02-04T14:23:07.319-08:00Le mur idéalLe mur idéal dans le regard: <br /><LeMurIdéal><br /><<a href="http://lesyeuxfertiles.canalblog.com">http://lesyeuxfertiles.canalblog.com</a>><br /><br /><br />(Samedi dernier, le mur idéal c'était celui d'une cabane de pêcheur, à la Teste de Buch. S'y appuyer, et regarder le port, les pinasses. Respirer le parfum de la marée et de la vase. Celui des coquilles d'huîtres séchées, vidées, brisées, et l'odeur forte des filets de pêche.)<br /><br /><br /><br /><br />le mur<br /><br />Quand j'étais petite, je rêvais du jour où je serais assez grande pour faire le mur.<br /><br />Plus tard, je me suis heurtée à ce que j'imaginais n'être jamais que des portes à ouvrir avec une clé. La clé. Il fallait seulement que je la trouve, que je choisisse la bonne, et que j'ouvre la bonne porte si d'aventure elle n'était pas entr'ouverte.<br /><br />Et puis mes yeux se sont cognés, mes doigts se sont blessés: les portes n'étaient que des trompe-l'oeil, dissimulant le béton d'un mur infernal. Gris, triste, d'une hauteur inaccessible.<br /><br />Je suis alors restée un instant. A ses pieds. Je m'y suis lamentée.<br /><br />Je n'aime pas les murs. Je les déteste.<br /><br />Le mur idéal? Ce serait celui au travers duquel on puisse passer, comme le passe-muraille. Ce serait celui qui s'enfoncerait d'un coup de poing, comme du papier mâché, au lieu de me blesser les mains. Ce serait celui qui se ferait translucide, comme une baie vitrée immense et longue à l'infini, jamais opaque ni laiteuse, au travers de laquelle je pourrais entrevoir. Ce serait celui qui saurait être solide tout de même pour les instants de fatigue, lorsque la route est trop longue, trop dure, et qu'on ne trouve pas d'épaule pour s'appuyer. Ce serait un guide éclairé, qu'on frôlerait de ses doigts, en suivant son tracé, pour ne pas se perdre dans ce noir trop sombre. Il y aurait des niches où des photophores brilleraient, pour qu'on puisse toujours se repérer. Ne pas se perdre tout à fait et disparaître corps et âme dans l'amertume poisseuse d'une vie de crasse. Le mur idéal? Il serait tout ça à la fois. Il se ferait murette charmante, lorsqu'on se ballade dans certains petits villages si anciens qu'il n'y a plus que les pierres, les mousses et les fleurs d'un jardin de curé pour parfumer vos narines. Le mur idéal? Il serait impalpable mais matériel pourtant. Comme une membrane. Comme une poche. Peut être comme celle du ventre de la mère. Peut être.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-27810134932678754542007-07-06T13:14:00.000-07:002008-12-12T00:55:23.973-08:00Prendre l'air<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5mjoVD4vqjN16jOLUrEAXzjSeja2SXrIbWjV7qw5SE-4mXMoB6yuTuXeKaxcJDwrnm3V6k81nqJUw-YzuheiYHA9hbPlsIh3TpwZ1YhIdIMWUiC54g5FfroucGT2aXdbkUOZ6H38_vKKH/s1600-h/vacances.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5084183249865681122" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5mjoVD4vqjN16jOLUrEAXzjSeja2SXrIbWjV7qw5SE-4mXMoB6yuTuXeKaxcJDwrnm3V6k81nqJUw-YzuheiYHA9hbPlsIh3TpwZ1YhIdIMWUiC54g5FfroucGT2aXdbkUOZ6H38_vKKH/s400/vacances.jpg" border="0" /></a><br /><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;">Prendre l'air.</span></div><div align="left"><span style="font-family:Trebuchet MS;font-size:130%;"></span> </div><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;">Prendre le large. Avec un avant goût de vacance.</span></div><div align="left"><span style="font-family:Trebuchet MS;font-size:130%;"></span> </div><div align="left"><span style="font-family:Trebuchet MS;font-size:130%;"></span></div><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;"></span></div><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;"></span></div><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;">Etre en partance.</span></div><div align="left"><span style="font-family:Trebuchet MS;font-size:130%;"></span> </div><div align="left"><span style="font-family:Trebuchet MS;font-size:130%;"></span></div><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;"></span></div><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;"></span></div><div align="left"><span style="font-family:trebuchet ms;font-size:130%;">Demain, échappée au bord de l'atlantique pour guetter vers l'horizon si l'été décide de rentrer au port pour la saison.</span></div><div><span style="font-family:Trebuchet MS;"></span></div><div><span style="font-family:trebuchet ms;"></span></div><div><span style="font-family:trebuchet ms;"></span></div>ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-14190986710763186712007-07-03T13:49:00.000-07:002007-07-04T02:29:53.876-07:00cendresJe tousse un peu à cause de la fumée (mais c'est peut être aussi l'arrêt de la cigarette). Y'a plus de portes, plus de fenêtres. J'ai acheté des étagères vides. Comme ça, y'a plus rien à bruler. Mes yeux n'ont même pas pleuré. Un bon coup de balai. Quand tout est consumé, finalement, on commence à y voir plus clair.ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-5327036980029611969.post-58570034312176487002007-07-01T22:42:00.000-07:002007-07-03T13:49:54.498-07:00En chantier (reconstruction suite à incendie)ellevahttp://www.blogger.com/profile/07605551092700451501noreply@blogger.com4